
Créer un t-shirt ? Facile. Créer un t-shirt de running technique et durable ? Beaucoup moins.
Vincent PascoloShare
1 paire de ciseaux, 2 morceaux de tissu, 3 fils à coudre… en théorie, rien de plus simple. Mais quand nous nous sommes lancés le défi de créer un t-shirt de course à pied capable d’accompagner les coureurs sur des milliers de kilomètres, de résister aux lavages et aux étés brûlants, tout est devenu une aventure. Le chemin était semé d'embûches : prototypes avortés, ateliers qui jettent l'éponge, quête de matières aussi légères que solides. Aujourd’hui, je t’ouvre les coulisses de la création de notre t-shirt de running durable, faite de tests, d’erreurs… et de beaucoup de passion.
Étape 1 : comprendre les réels besoins des coureurs
Tout a commencé par une feuille blanche où nous avons listé nos propres frustrations : le manque de durabilité, l’opacité des chaînes de production, l’absence de données sur l’impact écologique et le flou autour des conditions de travail. Autant d’éléments qui seront centraux dans notre démarche de créateurs.
Mais nos convictions ne suffisaient pas. Nous devions entendre ceux qui allaient vraiment porter ce t-shirt : les coureurs. Alors nous avons interrogé 300 passionnés — du joggeur occasionnel au marathonien — pour comprendre leurs envies, leurs galères, leurs attentes.
Le verdict était clair et unanime : ils veulent un textile ultra léger, respirant sous la chaleur, et si agréable à porter qu’on en oublierait sa présence. Une phrase nous a marqués : « comme si nous ne portions rien ». Cette vision est devenue notre mantra, notre boussole : créer un t-shirt de running si léger qu’on a la sensation de ne rien porter.
Fort de cette direction claire, il était temps de passer aux choses concrètes. Mais le chemin entre l'idée et la réalité allait se révéler plus difficile que prévu.
Étape 2 : des croquis prometteurs… aux prototypes catastrophiques
À la base, je suis chef de produit marketing. Autant dire que la couture et moi, ça fait deux. Alors j’ai fait appel à une styliste pour donner vie aux envies des coureurs et transformer nos questionnaires en un vrai projet textile.
Premier croquis, premier dossier technique : jusque-là, tout roulait.
Restait à passer à l’étape décisive : traduire notre idée en matière réelle. Et là… tout s’est écroulé. Nous rêvions d’un t-shirt technique, nous avions un croc-top des années 1990. Manches trop longues, coupe trop courte. Notre entourage a vite rebaptisé notre prototype « le croc-top running ».
Imaginez un t-shirt dont les manches tombent jusqu’aux coudes, mais qui s’arrête au-dessus du nombril. Pour qu’il tienne en place, il fallait le rentrer dans le short. Pas vraiment l’idéal pour courir…
Quelques retouches plus tard, le croc-top avait disparu : nous avions enfin trouvé la bonne coupe.
Un beau croc-top.
Étape 3 : le choix des matières, entre performance et durabilité
Là encore, nous sommes passés par mille et un états : l’espoir, la déception, le découragement… puis la renaissance.
Au départ, nous pensions avoir trouvé la solution miracle : le polyamide recyclé. Léger, responsable, écologique… du moins en théorie. La réalité s’avéra vite cruelle : le premier prototype (notre fameux croc-top) s’est révélé à peine plus résistant qu’un biscuit trempé dans le café ; des bouloches apparaissent dès les premiers kilomètres. Rien à voir avec le t-shirt technique et durable dont nous rêvions.
Alors, plutôt que de persister dans une impasse, nous avons pris un virage : chercher une matière vraiment performante, avant d’être recyclée. Et la perle rare est apparue : un tissu français aux propriétés exceptionnelles. Résistant à l'abrasion, ultraléger (54 g/m²) et durable (30 000 cycles). Mieux encore, il soutenait une filière locale tout en respectant nos contraintes de production (minimum 400 mètres de tissu pour lancer une collection).
C’est ce tissu qui allait donner naissance à notre t-shirt de running durable : conçu pour affronter les lavages, accompagner les sorties les plus intenses et réduire le gaspillage de matières.
Mais avoir trouvé la matière idéale n'était que le début de l'aventure. Restait maintenant à la transformer en vêtement, et là, chaque détail allait compter.
Étape 4 : les défis de la fabrication : quand le tissu ne se laisse pas dompter
Avec une matière aussi légère, chaque détail devient un casse-tête. Même obtenir un simple col rond relevait du défi. Après des semaines d’échanges avec notre atelier partenaire, trois choix techniques se sont imposés comme essentiels.
1. Des coutures plates.
Sur un tissu ultraléger, chaque couture ressort et peut devenir une source d’inconfort. Impensable pour un t-shirt de course à pied, que l’on porte parfois plusieurs heures. Nous avons donc opté pour des coutures plates, imperceptibles sur la peau.
2. Des étiquettes imprimées.
Qui n’a jamais pesté contre une étiquette qui gratte dans la nuque ? Pour rester fidèles à notre mantra, nous avons supprimé les étiquettes classiques et les avons imprimées directement sur le tissu.
3. Des bandes réfléchissantes minimalistes.
Quand nous avons imaginé ce t-shirt, une évidence s'est imposée : trop de passionnés renoncent à leurs sorties au coucher du soleil par manque de visibilité. Nous avons donc tissé notre solution directement dans le tissu : des bandes réfléchissantes placées sur les côtés. Le défi ? Trouver l'épaisseur parfaite, assez épaisse pour être visible, assez fine pour préserver la respirabilité du tissu.
Avec toutes ces spécifications techniques en main, nous pensions que le plus dur était derrière nous. Nous n'avions pas anticipé les défis humains qui nous attendaient.
Étape 5 : à la recherche de notre partenaire clé, l’atelier de production
Après plusieurs mois d’échanges, plusieurs allers-retours, et la création de deux prototypes, le premier atelier au Portugal avec lequel nous travaillions a décidé de… ne plus nous répondre.
Nous l’avions pressenti : créer un t-shirt aussi technique avec une matière ultralégère exige minutie et expertise. Tous les ateliers ne sont pas prêts à relever ce défi.
Mais derrière chaque échec se cache une opportunité. Nous avons fini par trouver un partenaire plus sérieux, plus fiable et surtout plus pointu techniquement. Toujours au Portugal, pays reconnu pour son savoir-faire textile, mais cette fois dans un atelier à taille humaine : 20 couturières, 5 modélistes, et une passion commune pour le travail bien fait.
Grâce à leur expertise, le t-shirt Misool a enfin vu le jour : un vêtement technique, durable… et le fruit d’une véritable aventure humaine.
Un t-shirt de running durable né de 6 prototypes et de beaucoup de passion
Après six prototypes, des allers-retours entre la France et le Portugal, des choix techniques exigeants et un tissu français ultraléger (54 g/m²), nous avons enfin atteint notre objectif : un t-shirt de running durable, Made in Europe, pensé pour durer, accompagner les sorties les plus intenses et offrir une sensation unique de légèreté.
Chez Misool, ce t-shirt est plus qu’un vêtement. C’est le symbole d’une autre manière de concevoir le sport, avec plus de transparence, plus de durabilité et plus de respect, pour les coureurs comme pour la planète.
Et si tu testais toi-même ce t-shirt ? Découvre dès maintenant notre collection, conçue pour avoir la sensation de ne rien porter.
Avant Après